Religion, angoisses, obsèques : zoom sur le rapport des Français à la mort

Evolution des croyances, rites funéraires, perception du décès des autres, du sien : quelle relation les Français entretiennent-ils avec la mort ? L’IFOP a mené l’enquête sur cette question aussi intime qu’universelle.

Depuis la Seconde Guerre Mondiale, la relation des Français à la mort ne fait qu’évoluer. Nous la côtoyons toutes et tous un jour ou l’autre, dans des situations singulières, parfois traumatisantes, parfois relativement apaisées quand par exemple une fin de vie vient signer l’arrêt des souffrances. La perte d’un proche entraîne des temps plus ou moins longs au sein desquels nous avançons dans le deuil, une phase traversée dans l’intimité. Pour autant, la mort ne pose que des questions collectives voire universelles : la finitude des choses, le rapport au souvenir, la tendance à l’optimisme ou à l’anxiété, la capacité de résilience, l’ancrage dans le passé, le présent ou l’avenir… Et  la liste n’est pas exhaustive. 

Pour creuser ce sujet, l’IFOP a mené l’enquête*. La question centrale : comment, en 2023, nous comportons-nous face à la faucheuse, face à l’idée sûre et certaine de la disparition de chaque être humain ? Voici les principaux points à retenir :

  • La religion prend une place de moins en moins importante dans le vécu de la mort et du deuil. Ainsi, 6 personnes sur 10 privilégient aujourd’hui « une cérémonie civile, voire pas de cérémonie du tout, lors de leurs obsèques ». Autre donnée : de moins en moins de Français font le choix de « l’inhumation au profit de la crémation ». Précisément, « avec 50% de Français qui veulent y avoir recours, la crémation confirme avoir pris le pas sur l’inhumation (29% contre 53% en 1979) » ;
  • La croyance dans la vie après la mort diminue. Cette part de la population est passée « de 37% à 31% au cours des 50 dernières années »
  • Les moins de 35 ans sont les plus adeptes de croyances « dans les concepts de paradis, d’enfer ou de réincarnation », sans forcément que leur rapport à la religion soit une explication. Mais plus « parce qu’ils sont, comme l’ont montré d’autres études récentes, plus sensibles aux phénomènes non expliqués par la science »
  • Le stress quant à la mort ne se rapporte pas à soi dans de nombreux cas. Ainsi, « moins de la moitié des Français (49%) sont anxieux à l’idée de leur propre mort, mais 88% le sont à l’idée de perdre un proche ».

*Étude réalisée par l’IFOP pour Plaquedeces.fr du 5 au 6 septembre 2023 par questionnaire autoadministré auprès d’un échantillon de 1 013 personnes âgées de 18 ans et plus, représentatif de la population française.

Article écrit par Laura Bourgault

Crédit photo /KieferPix/shutterstock.com

Sources 

  • Étude réalisée par l’IFOP pour Plaquedeces.fr du 5 au 6 septembre 2023 par questionnaire autoadministré auprès d’un échantillon de 1 013 personnes âgées de 18 ans et plus, représentatif de la population française.