Bâtiment des douanes vendu; place à un funérarium
Article paru dans le journal la Voix de l’Ain le 13 octobre 2023 –
Vacant depuis 2016, le bâtiment se dégrade et un projet est enfin validé
Installé en 1991 puis fermé en 2016, le bâtiment des douanes est resté vacant pendant 6 ans. Débattu en conseil municipal en décembre 2021, le maire, Jean-Marc Jeandemange, a eu l’autorisation de mettre en vente le bâtiment communal. En décembre 2022, le coût est validé par les élus à 300 000 €. « C’est le prix net pour la commune, pas de frais à déduire et l’argent contribuera à financer le projet école », expliquait Franck Sorbara, l’adjoint aux finances.
UN PROJET QUI SE CONCRÉTISE
Pondinois depuis 4 générations, Anthony Dupré connaît bien le territoire. Son vœu « moderniser le métier du funéraire et apporter de nouvelles solutions plus novatrices, sortir des sentiers classiques du vieux croque-mort d’antan, tout en respectant les rites et les coutumes… Je souhaite que le funéraire ne soit plus tabou ». L’opportunité s’est présentée en 2021, il apprend que le bâtiment des douanes est vide, qu’il se dégrade et que la commune le met en vente. Après l’avoir visité, il fait une proposition financière, son idée
est d’installer une chambre funéraire et rendre un service de proximité en s’implantant au plus proche des familles. Il n’y a pas de chambre funéraire sur le territoire de la commune. Le choix de Pont-d’Ain est triple « je suis Pondinois, le local est à vendre, il répondra à toutes les normes françaises et européennes ». Le projet, déposé en 2022, est étudié par les différentes commissions de la sous-préfecture, le volet financier est validé et la signature de la vente a eu lieu le 5 octobre dernier.
UN COMPLEXE FUNÉRAIRE
Anthony Dupré est déjà adhérent au réseau Sublimatorium Florian Leclerc. Franchisé indépendant sur son agence de Mâcon, il restera neutre de toute appellation « seul le magasin du complexe funéraire sera sous le réseau Florian Leclerc». Le bâtiment aura 2 parties distinctes : « une partie chambre funéraire pour que les défunts puissent reposer et que les familles puissent se recueillir, et une partie agence, pour accueillir les familles et organiser les obsèques », explique Florian Leclerc. La loi impose en effet un côté public et un côté privé. « Pour rappel, il s’agit d’un bâtiment de bureaux de 297,89 m2, de plain-pied sur-un terrain privatif de 2 365 m2 et la parcelle est située en zone Ux du PLU et en zone bleue du PPRi », selon l’extrait du compte rendu du conseil municipal du 19 décembre 2022. Un maître d’œuvre est choisi (ED Rhône-Alpes), il a déjà travaillé sur des dossiers similaires. Le bâtiment ne subira aucuns travaux de gros œuvre, seule une réhabilitation avec rénovation et réaménagement des locaux sera faite sur une période de 3 mois.
UN SERVICE DE PROXIMITÉ
Le local est intéressant car il est excentré de la commune. Coincé entre l’autoroute, le Suran et la station d’épuration. Le voisinage ne sera pas dérangé et « c’est un lieu idéal pour ce genre d’activité », explique Florian Leclerc, successeur de Michel Leclerc, le casseur du monopole funéraire en 1993. « Créé en 2011, le groupe Sublimatorium reste dans les valeurs de la famille: proposer des services plus accessibles financièrement sans nuire à la qualité des produits et des prestations ». 3 salons pour la chambre funéraire, des lieux permanents ouverts à la famille du défunt et à ses proches. Pour les familles qui ne souhaitent pas de salon (en raison des co0ts), les défunts pourront être préservés dans une des 4 cellules réfrigérées. A ce jour, le complexe a uniquement vocation à être un funérarium, un lieu où reposent les défunts. Il n’est pas prévu que le bâtiment devienne un crématorium, un lieu où les défunts sont crématisés (ne pas confondre entre crémation qui concerne le corps humain et incinération qui concerne les déchets). Les travaux devraient commencer courant octobre pour un service aux familles début février 2024.
Le saviez-vous ?
Le mot« croque-mort» tient son origine du fait que les corps sans vie étaient manipulés à distance avec l’aide d’un «croc», une sorte de grande perche munie d’un crochet, au Moyen-Age.
Article et photo Laurence Bonant